Boussac, son histoire

Une commune jeune

Avant 1878 : le ruisseau du Lézert partage la commune de Boussac en deux territoires qui ont un gouvernement civil différent.

Cependant la paroisse a constamment maintenu une grande cohésion qui a permis l’unification de la commune.

La rive gauche : avant la Révolution de 1789, cette partie formait la Seigneurie de Boussac, véritable Communauté d’impôts et de justice. Les Seigneurs entretenaient des juges et nommaient deux consuls (ancêtres de nos maires) sur une liste de 6 noms présentée par les habitants. Il n’y avait pas de conseillers municipaux.

A la Révolution, la Seigneurie devient commune pour 10 ans environ.

A partir de Napoléon, vers 1802, cette petite commune fut annexée à celle de Gramond.

Village de Boussac

La rive droite : avant la Révolution, ce territoire dépendait de la grande baronnie de Castelnau-Peyralès. Cette section formait « la montagne », assez isolée, dont les habitants n’allaient à Castelnau que pour plaider. En effet, ils ne participaient pas aux assemblées de la Communauté.

A la Révolution, cette baronnie devint l’immense commune de Castelnau. Il y eut alors de la grogne chez les gens de la Montagne obligés à des déplacements impossibles pour les actes d’Etat-civil.

En 1837, cette commune fut disloquée et scindée en 3 : Pradinas, Sauveterre et Castanet. Pour La Montagne, qui faisait partie de la commune de Castanet, l’isolement demeurait et la grogne reprit. En 1878 enfin, une solution intervint : Boussac se détachait de Gramond et formait une commune avec la Montagne. L’union triomphait et la commune actuelle était née.

C’est en 1869 que les habitants de la paroisse de Boussac demandent l’érection de la commune.

Une rivalité ancestrale opposait Gramond et Boussac, premières difficultés.

En 1870, Louis MAUREL de Membre est nommé Président de la Commission d’Enquête ; il sera la cheville ouvrière de cette érection.

La Maire de Castanet, défavorable au projet subtilise le dossier ; la guerre de 1870 en retardant l’instruction du dossier vient en aide à Gramond et Castanet.

Le député ROQUES relance le projet. Une nouvelle pétition de Gramond semble l’enterrer. Le Préfet profite des rivalités pour atermoyer.

En 1877, Louis MAUREL, toujours tenace et vigilant s’aperçoit que le dossier a été égaré à la Préfecture…

Boussac renouvelle sa demande en août ; en décembre le dossier est enfin à Paris. Nouvelles inquiétudes mais Roques accélère la machine administrative.

BOUSSAC

 

Enfin le Maréchal MAC-MAHON, Président de la république, signe le décret d’érection le 5 juin 1878.

Et c’est ainsi qu’après de nombreuses pétitions au cours de la 2e moitié du XIXe siècle, la commune de Boussac est érigée par la jonction de deux sections : une dite de Boussac (appartenant à la commune de Gramond) et l’autre dite  « La Montagne » (appartenant à celle de Castanet).  La commune de Boussac voit le jour dans ses limites actuelles..

C’est une Commission Municipale désignée par le Préfet et présidée par Pierre CARRIERE du Mazet de Boussac qui organisera l’élection du premier conseil municipal.

Louis MAUREL de Membre fut élu Maire dès le premier tour de scrutin par 9 voix sur 12 votants.

La commune s’est organisée sous la houlette des municipalités présidées par 6 maires :

  • Louis MAUREL de 1878 à 1900,
  • Pierre MOULY de 1900 à 1935,
  • Frédéric SOUYRIS de 1935 à 1953,
  • Paul BOSCUS de 1953 à 1983,
  • Christian RIGAL de 1983 à 2008,
  • François CARRIERE Maire actuel depuis 2008.

Les origines du nom

Le nom de Boussac (Bousac – Bouzac) serait originaire  d’un domaine gallo-romain appartenant à un certain Buccius, Busius ou Buttius.

Boussac est une commune de 1792 ha, avec un relief très vallonné plus particulièrement sur sa moitié Sud, dont les altitudes  oscillent entre 518 m. et 758 m. L’accès au village peut se faire par  3 routes depuis la RD 911 

(Membre – Baraque de Cussan – Baraque de Vors) ainsi qu’une 4ème en provenance de Gramond. Le bourg est accroché à mi- pente entre la butte de la Croix de Pierre et la vallée du Lezert. Son attrait majeur est constitué par son cœur historique et ses constructions traditionnelles qui entourent la célèbre église romane fortifiée.

L'église

Un écusson à deux fleurs de lys trône au-dessus de la porte d’entrée. Le clocher rectangulaire est agrémenté de 24 fenêtres romanes. Un mâchicoulis dont il ne reste que les corbeaux défendait le portail de l’église qui ne possédait pas le porche actuel, pas plus que la sacristie et la porte actuelle du clocher. On était en sureté dans l’église quand on avait barricadé de l’intérieur le portail en faisant glisser contre lui la grosse poutre enfoncée dans la logette que l’on voit derrière le portail de gauche. Pour communiquer avec les défenseurs des étages supérieurs, il y avait dans le cœur, au fond du placard de gauche l’interphone de l’époque : on peut y voir le départ d’un tuyau acoustique qui aboutissait à la voute.

Un escalier à vis de 81 marches nous conduit au clocher. Au cours de l’ascension on peut remarquer la superposition des salles qui ont été restaurées. Au clocher, quatre cloches sont alignées : il faut noter que notre commune fut une des dernières à avoir un sonneur de cloches en la personne de René MOLINIER dont nombreux sont ceux qui se souviennent de sa ponctualité quotidienne et des calendes sonnées à l’approche de Noel.

L’église est dédiée à Notre Dame de l’Assomption et possède les reliques de St Blaise et St Roch qui donnaient lieu à 2 pèlerinages les 3 février et 16 aout.

Le Retable

Celui-ci aurait été offert par Guillaume De Seveyrac (seigneur du Fraysse) représente l’Assomption de la vierge, emportée au ciel sous le regard des apôtres. Les statues de ces derniers et de la vierge auraient été sculptées à partir d’un seul noyer (7 mètres futaie et 2 de diamètre) provenant de Boutescur. Cette taille respectable explique celle des six blocs qui ont servi à la réalisation de ces sculptures. La période de réalisation de ce retable est estimée entre 1550 et 1600 : Celui-ci a une iconographie exceptionnelle et unique, du moins en France.

Petit patrimoine bati

Outre sa célèbre église, on peut trouver sur la commune du petit patrimoine bâti : Fontaines à Boussac et Courbenac

De nombreuses croix sont érigées sur le territoire (près d’une dizaine à Boussac). Tous les villages en possèdent au moins une et on peut en rencontrer de plus isolées, celle du Pont de L’Issanchou en particulier. 

On peut voir encore quelques poulaillers en pierre et lauzes qui avaient été édifiés souvent au milieu de parcelles agricoles et de prés

Histoire économique

La révolution économique de Boussac et du Ségala fut bien sur l’arrivée la chaux qui a permis d’amender ses terres acides et développer ainsi les cultures. Selon une enquête réalisée en 1771, on peut noter que les cultures principales par ordre d’importance étaient alors le seigle (à l’origine du nom Ségala), le chanvre et la châtaigne. Les activités économiques étaient concentrées aux abords des cours d’eau et des moulins (Drulhe – Marsende – Lagarcie). Pour ce qui est des cours d’eau, le territoire communal est traversé par son ruisseau principal qui est le Lezert, il reçoit les affluents des ruisseaux de Marsende – Grandsagnes – Boutescur –  Le Couffignal, et se jette dans le Viaur au Port de la Besse. Sur le versant Nord, le ruisseau de Cussan finit sa course dans la Maresque et l’Aveyron.

De nos jours l’activité principale est l’agriculture, essentiellement basée sur l’élevage. On peut recenser sur la commune deux garages, quelques artisans et deux entrepreneurs agricoles.

Quelques origines de noms

L’Issanchou : Fondé par un Issanchou, étranger à la commune au 11e siècle.

Courbenac – Boussac : Ces noms terminant par AC, datent de l’époque Gallo-Romaine.

Grandsagnes : Viendrait de la présence d’un grand seigneur. Les nombreux marécages ou mouillères,  (Moulencs en occitan) ou sagnes, porteraient plutôt à croire que l’origine vient de là.